Visites guidées et vélo taxi à Lyon
La zone décrite ci-dessus fut le lieu d'affrontements aux XIIIe et XIVe siècles, car elle était une zone frontalière entre le Dauphiné et la Savoie. Sur les quatre places fortes en questions, trois d'entre elles sont désormais en ruine et font l'objet de fouilles et d'une mise en valeur par des archéologues et des bénévoles. Le quatrième est encore sur pied et bénéficie actuellement d'une deuxième restauration, après celle effectuée dans les années 60 du siècle passé. Il accueille le public pour des visites, propose des animations et des expositions.
Le chemin a été balisé récemment par les bénévoles des trois associations qui s'occupent d'entretenir les châteaux, ou leur vestiges. C'est une excellente idée pour promouvoir le patrimoine. De fait, même les locaux ignorent parfois qu'il existe des vestiges au Mont Luisandre : le château des Allymes se voit de loin, celui de St-Germain domine Ambérieu et celui de Cornillon, St-Rambert. Mais le quatrième passe inaperçu, d'autant plus qu'il est éloigné dans la montagne, à 800 m d'altitude...
Le parcours présente plusieurs variantes : d'une seule traite, il peut se parcourir en huit heures, à un bon rythme de marche. Mais il peut aussi se morceler pour être parcouru en plusieurs fois, par des chemins, par la route ou par des endroits plus sportifs. Le départ peut se faire depuis le village de St-Rambert, le parking de St-Germain, ou depuis le château des Allymes.
Le GR59 relie St-Germain aux Allymes. Les autres sentiers sont balisés en jaune/violet et munis de pannonceaux directionnels. Deux autres sites sont intéressants à visiter sur le parcours : la chapelle St-Germain et l'abbaye St-Domitien. En outre, l'office du tourisme de St-Rambert est accolé à un musée des traditions bugistes, qui fera l'objet d'un autre article.
A la période qui nous intéresse (du XIIe au XIVe siècle), la région est morcelée en plusieurs petits états, qui ont profité d'un affaiblissement du Saint Empire Germanique pour se détacher progressivement de son autorité. Le Dauphiné, le comté de Genève, la seigneurie de Gex, la sirerie de Villars et celle de Thoire... Il existe entre elles un jeu d'alliance et de suzeraineté mouvant, changeant. La Savoie voisine reste, en revanche, fidèle à l'empire et la famille des comtes de Savoie fait preuve d'une habileté certaine, combinée avec une politique expansionniste. Elle élargit peu à peu son emprise grâce à des mariages et des alliances judicieuses. Au cours du XIIIe siècle, le seigneur de Beaujeu est son vassal sur les terres de Bresse. Son domaine s'agrandit de la baronnie de Faucigny, située entre Genève et Sallanches (qui passera entre les mains du dauphin en 1268). Grâce à sa fidélité à l'égard de l'empereur, il impose au comte de Genève des petites humiliations, consistant à empiéter progressivement sur ses terres. Enfin, il a soumis le pays de Vaud à son autorité, faisant monter très au nord ses possessions.
Ce serait le premier comte à être surnommé "Dauphin", Guigues IV, qui aurait déclenché les hostilités avec son voisin, dès 1142 : il échoue à prendre le château de Montmélian. Ce sera le coup d'envoi d'une guerre qui durera, dans les faits, plusieurs siècles. Les expéditions, les coups de main, les sièges, les mises à sac vont se multiplier. Les traités de paix vont succéder aux reprises de combat. La frontière sera déplacée plusieurs fois. Tout cela ne prendra véritablement fin qu'en 1601, avec le traité de Lyon, qui signera la paix entre Henri IV et le Duc de Savoie*. Négocié, entre autre, par René de Lucinge, seigneur des Allymes, il rattachera le Bugey, la Bresse, le pays de Gex et le Valromey à la France.
Les châteaux qui nous intéressent ici ont perdu leur utilité militaire depuis déjà le XIVe siècle.
En 1282, le château est entre les mains du Dauphin de Viennois, après avoir été entre celles du Sire de la Tour du Pin. il occupe une position stratégique fondamentale, puisqu'il empêche le comte de Savoie de se rendre sur ses terres de Bresse. Dès 1283, St-Germain subit un siège des savoyards, qui le prennent. Mais le comte de Savoie sera obligé de le restituer au Dauphin en 1286. En 1321, la Savoie l'assiège à nouveau. Après avoir rasé Ambérieu, le château est réduit et sa garnison se rend, faute de renfort de la part du Dauphin. Le château est ensuite réparé et la ville se reconstruit sur la colline en-dessous : le quartier St-Germain est né, son premier nom est "le bourg neuf", par opposition au "vieux bourg" qui se trouvait juste sous les murs du château.
Ce château devient une forteresse stratégique frontalière à la fin du XIIe siècle : il est cédé au Comte de Savoie par les abbés de St-Domitien, en échange de la protection de l'abbaye. Il sert alors de point de départ aux expéditions que le comte mène en direction d'Ambérieu et d'Ambronay.
Aujourd'hui, une association l'entretient. Ses bénévoles ont reconstitué des engins de siège médiévaux, exposés sur le site. Le château n'est pas directement accessible en voiture, il faut emprunter les sentiers pédestres qui y mènent.
Les origines de la construction qui se trouve sur le Luisandre sont un peu floue : j'ai personnellement lu deux versions légèrement différentes.
il semble que les débuts se situent en 1305. A cette date simple château de bois, le comte de Savoie le fait bâtir ou s'en empare (?) Il protège désormais la seule route qui le relie à ses possessions de Bresse. Vers 1315, il est rebâti en pierre. Il possède un curieux fossé : à cet endroit, il n'y a pas d'eau, ce ne sont pas des douves. Afin de gêner l'ennemi, dans sa progression et sa coordination, des murs sont élevés à l'intérieur du fossé, perpendiculairement à lui, pour le compartimenter.
Il abrite rapidement un petit village. Les familles viennent de villages en contrebas. Elles sont incitées financièrement à s'y installer.
Après la prise de St-Germain, ce site passe de mains en mains avant de tomber en désuétude.
Le quatrième château est celui qui possède les plus beaux restes, puisque c'est le dernier encore debout. Les fortifications de la haute cour sont indemnes, ainsi que le mur nord qui les prolonge.
il fut érigé par le dauphin, pour s'opposer à celui du Luisandre, en 1306. Il incita également
des familles à venir s'installer sous ses murs. Les deux forteresses se firent face assez peu de temps, en fin de compte. La prise de St-Germain, en 1321, déplaça le conflit vers d'autres lieux.* Mais celui-ci resta habité encore
longtemps.
Son plus prestigieux occupant fut René de Lucinge (1553-1624) : écrivain, humaniste et ambassadeur de Savoie.
Le château est ouvert à la visite (entrée : 5€). L'endroit est un lieu de prédilection pour les amoureux et les bucoliques qui viennent y contempler le coucher de soleil sur la plaine.
*l'histoire, évidemment un peu plus complexe, est ici survolée, pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte lors de la visite.
Les amis du château des Allymes et de René de Lucinge : http://www.allymes.net/
Les amis de Saint-Germain : http://amisdesaintgermain.wix.com/chateau
Les amis du canton de Saint-Rambert-en-Bugey : http://www-amiscantonstrambertenbugey.wifeo.com/
Sources : Les batailles oubliées, Varey de Philippe Gaillard et Hervé Tardy, les conférences d'Alain Kersuzan, les documentations fournies pas les associations.
Derniers commentaires
11.09 | 20:01
Merci à Marc pour cette visite vidéo de la cathédrale Saint Jean. Le fond musical est bien choisi.
11.09 | 19:48
Nous avons fait un super tour de La ville de Lyon en vélo taxi. Notre guide Marc a une très bonne connaissance en histoire. Nous avons appris beaucoup. 😊 Je recommande.
17.08 | 16:20
Très intéressant tour instructive avec Marc samedi passe!
10.08 | 13:19
Très bonne découverte de Lyon avec Marc.
Agréable et très intéressant, il nous a appris beaucoup de choses sur l'histoire de cette belle ville